Souvent, cette question m’est posée :
par quoi commencer quand il s’agit d’une vie ?
Tout parait si emmêlé d’emblée.
Au moment de se lancer,
c’est un peu comme si l’on ne savait
quel fil tirer pour avancer…

le brouillon de la vie

Pourtant, au fil des séances,
les fils se relâchent,
laissent passer assez d’air
pour que la parole s’y faufile,
reprennent les couleurs perdues.
L’étoffe du passé se densifie, ravivée.

Pas à pas,
mot après mot,
le livre d’une vie se construit,
parce que de la lumière est entrée
dans la chambre des souvenirs.

le livre des souvenirs d'une vie

Avec patience et obstination,
on finit par y arriver.
Le livre existe.
Le fil de votre vie est déroulé.
Le chemin peut être enfin partagé.


J’ai récemment découvert le travail de Livia Marasso, une artiste turinoise dans le cadre d’une exposition à la Villa Frouin, un lieu atypique de créations et d’expositions artistiques hyérois.

Plusieurs artistes présentaient des oeuvres d’exception lors de ce 1er FESTIVAL DE LA CÉRAMIQUE DE LA VILLA FROUIN.

Les oeuvres de Livia Marasso me semblent faire écho au travail d’écriture biographique que je tente de mener à bien, à savoir organiser le fil de la parole sans le dénaturer pour qu’il prenne forme visuelle au service de la personne biographée.

Voici comment elle présente son travail sur son site internet (en espérant que la traduction automatique soit fidèle à ses propos) :

Le fin fil blanc est mon moyen d’expression, mon regard sur la réalité.
J’aime traiter la porcelaine comme un tissu, la réduisant en fins fils à tresser et à superposer de manière aléatoire pour former de grands tas de porcelaine qui, comme des fils ou des bandes de coton, « protègent » ou « enferment » une forme.
Le blanc est ma couleur préférée, avec le sens de la légèreté et de la pureté qu’il inspire, et les surfaces biscuit qui permettent de mieux percevoir la fabrication complexe et font de chaque objet une expérience visuelle et tactile.
Rien n’est statique : la porcelaine devient fil, le fil devient objet ou tissu, le tissu devient parfois lumière ; chaque œuvre est le produit de l’union entre le regard, la matière et la chaleur du four dans lequel elle prend forme.

Que de similitudes entre ce processus et ce qui est à l’oeuvre dans l’écriture biographique ! Merci à elle et aux artistes qui passent les frontières pour venir jusqu’à nous et éclairer nos lanternes…

avancer dans le récit d'une vie

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