“I was only happy once : that was at Hyeres”.

Robert Louis Stevenson, Letter from RLS to Sidney Colvin, 20 March 1891, from The Letters of Robert Louis Stevenson, ed. by Bradford A. Booth and Ernest Mehew, vol vii [New Haven: Yale University Press, 1995], p. 92

“Portraits de Femmes en Paysage de Hyères”,

un film signé Karin Nirka Tueta et auquel j’ai participé.

Hyères-les-Palmiers…

55 500 habitants, situé dans le Var.

Quelle place peut avoir un paysage dans nos vies ? Je suis allée à la rencontre de 12 habitantes de la ville de Hyères dans le Var pour leur poser cette question. Paysage de leur enfance ou rendez-vous journalier, la ville se partage en lieux qui ont pour chacune une symbolique. Elles évoquent des vies dont l’équilibre est intrinsèquement lié au bonheur de retrouver ce lieu régulièrement. Au-delà des anecdotes du passé, une enfance passée au salin des Pesquiers par exemple, alors que les salines existaient encore, c’est un hommage aux femmes et à la beauté qu’elles voient autour d’elles.

Au départ, je ne savais pas vraiment pourquoi je voulais écouter ces femmes… il s’agissait juste de comprendre l’importance qu’elles accordaient à leur environnement, l’équilibre qu’elles y trouvaient chacune… cette harmonie. Cela aurait pu être un simple “feel good movie” mais le confinement est passé par là ; ce qui semblait évident est devenu empêchement …. et j’ai compris pourquoi j’étais allée à leurs rencontres.

Le film…

Le parti pris du film est de se situer dans un espace bien limité et donc d’une seule ville . Ce choix s’est porté sur Hyères où réside l’artiste. La diversité sociale de ces femmes vient à l’encontre des stéréotypes d’une ville touristique dont l’espace ne serait qu’investi en saison. Pourtant , ce sont des êtres de passage qui se présentent à nous et c’est tout autant cette fugacité de la présence d’une existence dans un paysage que vient interroger le film.

Des femmes…

Le film s’ouvre sur un poème illustré par l’art numérique et se referme sur une autre parenthèse digitale. La démarche de l’artiste se veut locale, simple et contemplative, sans idée préconçue tel le documentariste américain Frederick Wiseman. Cependant, les codes du documentaire sont détournés, les femmes n’apparaissent pas , telles les silhouettes sur ses tableaux abstraits, ce ne sont que des voix parmi d’autres, ombres qui passent dans ces paysages. Dans un monde d’image où le physique est tout, il nous faut mieux écouter le souffle, l’énergie et l’émotion qui transparaissent dans ces voix. Le choix du noir et blanc induit aussi ce décalage temporel. L’auteur interroge ainsi notre propre présence dans l’espace, notre temporalité et notre finitude. Lorsque arrive le confinement, le film révèle alors ce besoin essentiel qu’a un être humain de se ressourcer dans la nature. Si vivre dans une ville balnéaire offre cette opportunité, même s’il n’est pas certain que tous s’en saisissent, ces femmes en ont, elles, pleinement conscience et c’est là ce qui les lie. Il se dégage d’elles une énergie de vie communicative, une communion, une résilience, une véritable leçon de vie ! “.

Présentation du film par Karin Nirka Tueta ADAGP, décembre 2020.

Pour accéder à la bande annonce du film, cliquer ici

Qui est Karin Nirka Tueta ?

Après une Maîtrise à la Sorbonne nouvelle en cinéma et audiovisuel, elle travaille la peinture, la céramique et la vidéo. Elle expose depuis plus de 20 ans ses peintures dans différentes galeries et lieux publics dans le Var, en France et à l’étranger. De 2008 à 2016, elle réalise 7 courts vidéo arts avec pour thématique l’acte de créer dont « the winepress » sélectionné au FILE en 2015 au Brésil (le plus important festival international d’arts numériques). « Portraits de femmes en paysage de Hyères » est son premier long métrage. Le site de Karin Nirka Tueta

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